Article 55 : Journal d'une confinée... la suite

Publié le par Meggy de Génissieux

Article 55 : Journal d'une confinée... la suite

11 ème jour au paradis (28/02/21 )

Que dire aujourd'hui ? J'ai l'impression de me répéter un peu plus chaque jour… tant les jours se ressemblent. L'océan a été assez fort cette nuit. Le café d'hier était à la vanille, c'était délicieux. Celui d'aujourd'hui est fade à côté.

J'ai passé un bon moment à papoter dans le jardin avec ma nouvelle amie tahitienne puis surprise, nous venons de découvrir en remontant à nos chambres, que notre captivité va durer 14 jours fermes, alors que nous pensions sortir le 14ème jour. C'est la haine. La communication ici est déplorable.

Nous avons donc découvert de nouveaux co-confinés, au moins une dizaine de nouveaux visages, arrivés dans la nuit.

Nous venons aussi d'apprendre, par hasard, qu'il y a une machine à laver au 2ème étage, en accès libre, dont personne ne nous avait parlé aux voyageurs de Frenchbee. Mais les voyageurs arrivés plus tard avec ATN étaient au courant. Ceci-dit faire un peu de linge tous les jours me permet de m'occuper un peu.

Et notre intendant m'a reproché d'avoir critiqué le fait qu'il nous appelle 3 fois dans la journée pour nous prévenir que les repas étaient arrivés. Je lui ai dit que oui ça m'avait énervé, ce à quoi il a répondu que c'était pour éviter que d'autres personnes prennent plus et qu'il en manque à certains.. j'ai halluciné. Il est de très mauvaise fois, et peut-être même incompétent, ce qui génère des incompréhensions, qui créent des tensions et nous ne sommes pas les seuls à ne rien y comprendre depuis le début.

Je pense que si nous avions dans chaque chambre, tous nos papiers, toutes les informations dont nous aurions besoin lors de notre séjour, par écrit, il n'y aurait pas de tension comme ça.

Presque midi quand nos repas sont arrivés. Un ma'a Tahiti pour moi, 1 tasse à soupe de poisson cru (très bon), du poulet fafa (plutôt bon), une viande en sauce au curry (le parfum qui change, mais ça reste une nième viande en sauce avec mes carottes quotidiennes avec 2 bouts de manioc et 1 de taro) que je n'ai pas pu manger, tant ça m'écoeure, une espèce de gâteau coco (mangeable). Et pour mon époux, menu spécial diabétique : une tasse de poisson cru, du poisson cuit, sauce curry avec une belle quantité de taro, manioc et banane fei et du poe avec du lait de coco en dessert (il a tout fini et s'est bien régalé).

Pas de film aujourd'hui, nous nous sommes endormis devant, après en avoir essayé plusieurs. Difficile de trouver des bons films…

15h23 : je vais jouer un peu de guitare jusqu'à 17 h, en espérant que nous pourrons aller dîner dehors. Je commanderai sûrement du poisson cru.

Les nerfs lâchent un peu aujourd'hui. C'est difficile à supporter ce que nous vivons, même si beaucoup de gens ici trouvent ça complètement normal. Ce que l'on nous impose n'est absolument normal. Nous sommes captifs et dépendons du bon vouloir de notre intendant, du traiteur qui amène le ma'a dans un créneau variable d'1 heure, nous obligeant à nous déplacer pour aller voir à plusieurs reprises, des forces de l'ordre, qui sont déjà venues nous contrôler, de l'équipe médicale, qui nous appellera quand elle le décidera pour nos tests, de l'hôtel qui nous a changé serviettes (qui sentaient mauvais) et draps au bout de 7 jours … bref, c'est dur moralement. J'ai toujours l'impression qu'on nous voit comme le diable, comme si nous avions commis une faute. Dans le jardin, nous voyons passer des gens masqués, mais libres a priori, surtout le week-end, qui font la fête parfois (il y a eu au moins 1 mariage dans l'hôtel) qui ont certainement dû obtenir toutes les garanties de la direction qu'ils ne nous croiseraient pas. Ils nous regardent à peine et parfois ne nous saluent même pas. Dans notre chambre, ce n'est pas très propre, car nous n'avons rien pour faire le ménage, même pas de balayette pour les toilettes, pas d'étendage pour y déposer notre linge etc etc…

Parallèlement, les medias parlent des nouveaux variants, qui sortent un peu partout sur la planète. Plus on vaccine, plus il sort de variants… A quand le variant polynésien ?

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