Article 42 : A 50 ans, j'ai pris ma retraite... suite

Publié le par Meggy de Génissieux

Article 42 : A 50 ans, j'ai pris ma retraite... suite

Les petites séances sportives :  Parfois, éreintée par des heures d'inaction (oui ça arrive !) je me levais et balançais une jambe d'avant en arrière, puis une autre, puis un bras, d'avant en arrière, d'arrière en avant, puis l'autre bras. Ça faisait passer le temps.

L'écriture : je pense avoir commencé à écrire les prémices de cet ouvrage dans mon bureau. J'écrivais parfois quotidiennement, parfois plus irrégulièrement, cela dépendait de mon humeur.

Puis au gré de mes lectures, je savais qu'il me fallait écrire, pour exorciser la souffrance. C'est peut-être grâce à ce travail et au cheminement qu'il m'a conduite à faire que j'ai pu écrire ce livre.

Quand je craquais, j'écrivais. C'était souvent en début de matinée, particulièrement les lundis matins… à bannir de la semaine celui-là, car déprimant au possible. Surtout quand le temps est gris ou et pluvieux.

J'avais eu l'occasion de croiser un compagnon biographe récemment, et il avait aiguisé ma curiosité. J'avais aimé recueillir le témoignage des personnes âgées que j'étais allée rencontrer dans les maisons de retraite. Nous avions collaboré à deux reprises, pour que je puisse renvoyer de la matière à des artistes, en charge de la création d'un spectacle, et lors d'une émission de radio. J'avais profité de ces instants pour les faire parler, recueilli leurs témoignages visuels (sous forme vidéo) et chanté avec eux. Puis j'avais monté des petits films qui seraient présentés ensuite à leurs familles. Je n'avais pas imaginé qu'entre le moment où j'avais débuté ce travail et le rendu final, certains résidents d'EHPAD seraient décédés. Finalement, leurs familles avaient bien apprécié de pouvoir conserver les derniers instants de leurs proches. Lors de la rencontre avec ce biographe, celui-ci avait suggéré que je combine ce travail de collecte audio-visuelle avec un travail écrit (de type biographique) et j'avais commencé à y songer sérieusement. C'est ainsi que quelques mois plus tard, j'ai donc contacté le formateur de ce réseau de biographes, pour évoquer la possibilité de me former à mon tour. Cette démarche aboutira finalement en 2018.

Le surf sur Internet : J'ai finalement osé, bravant la charte et les interdits moraux qu'elle véhiculait. J'ai surfé sur des sites où l'on vous donne des trucs pour passer le temps au travail lorsque vous vous ennuyez, sur des sites plus psycho tentant de trouver des réponses à mon mal être au travail. C'est ainsi que j'ai découvert la notion de "Bore out".

Ennuyer les ami(es) qui elles travaillent et tentent vainement d'écourter votre conversation.  Comme je les comprends et je les excuse bien volontiers. J'ai dû être chiante parfois ! Pardon, pardon les filles ! Mais je vous aimais bien.

Partager la charge de travail de certaines collègues : J'y ai sérieusement pensé, car je voulais rester positive, utile et ne pas rester là payée à rien faire et je l'ai proposé, à des collègues, à ma hiérarchie, mais les profils de postes sont là pour rappeler à tous qui doit faire quoi. Et on m'a même refusé ce privilège !

Le pire dans tout ça, c'est que sur la mission que j'occupais, un temps de secrétariat était dédié. Au début, il y avait tout de même quelques trucs à faire, mais pas de secrétaire quand j'aurais pourtant apprécié son aide. Ensuite, j'ai dû renoncer à l'occuper. Mon grand dilemme résidait dans le fait que si je lui donnais du travail, du peu de travail que j'avais,  je n'en avais plus assez. Je me gardais donc jalousement ce travail et partageais peu. Toutefois, j'avais pitié pour ces petites jeunes qu'on affectait à cette mission, et qui devaient parfois trouver le temps aussi long que moi.

Nous avions donc trouvé un compromis avec une collègue, qui elle, n'avait plus droit au renfort de secrétariat dont elle avait bénéficié jadis, malgré une charge de travail importante pour son équipe. Ma secrétaire travaillait "au noir", illégalement, secrètement, chute… sinon on nous aurait supprimé le poste ! … quoique j'ai tenté de le dire honnêtement plusieurs fois à mon hiérarchique, en vain.

Les ruses sur les horaires : En décalant le matin et le soir, personne ne sais plus quand vous travaillez, du coup, les plages de pause peuvent sensiblement varier. Et puis, comme les chefs sont parfois très éloignés du quotidien… comme il y a de nombreux bureaux où les horaires ne sont pas affichés…

Dormir :  sur son bureau, somnoler, mais bon il faut toujours être en alerte, une collègue (oui je ne dis pas un car il y en a si peu…) pourrait frapper à la porte… pour poser une petite question, amener une mail imprimé. Oui je l'ai fait aussi, quand j'étais bien fatiguée par l'inaction du matin, en début d'après-midi cela peut être fort agréable de faire une petite sieste.

Ne pas hésiter à accepter les arrêts de travail proposés par votre médecin: Il m'est même arrivé, durant ces 3 années de placard, d'être en arrêt maladie durant 15 jours sans que ma hiérarchie ne se soucie de moi à mon retour. Je précise tout de même que j'ai très rarement été malade. Ainsi m'est-il arrivé de reprendre le travail sans que ma hiérarchie ne m'appelle, je ne veux pas parler là du côté humain de l'appel, de l'attention, de la compassion, du respect (qui s'est perdu au fil du temps…) mais du rôle de l'encadrant qui consiste tout de même à vérifier que son personnel travaille effectivement et qu'il est en bonne santé (cela relève particulièrement du droit au travail).

Faire traîner : un rendez-vous, une réunion. Ca j'excellais, et comme j'aime beaucoup parler et échanger, nous passions de longs moments à débattre des projets que les partenaires venaient me présenter, de leur profil. Je me nourrissais de leurs riches expériences, tout en passant le temps.

Dans le même registre, je programmais dès que possible les réunions que j'animais en tout début d'après-midi pour qu'elle perdurent  jusque vers 16, afin de me retrouver le moins possible seule dans mon bureau.

Je me délectais par ailleurs, surtout sur la fin, à programmer des rendez-vous en début ou fin de ma longue journée d'errance, afin de déborder dans un sens comme dans l'autre, et éviter de passer ou revenir au bureau. J'arrivais ainsi à gratter entre ½ et 1 h, ce qui n'était pas négligeable.

 

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